Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/37

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pour en devenir les maîtres. C’est comme cette machine à vapeur… vous ne me ferez pas croire qu’elle n’a pas sa vie puissante et sa malice. Combien de fois s’est-elle butée à des entêtements inexplicables, se refusant à nous laisser jouir de sa force, la retenant, la marchandant par mauvaise volonté, alors que papa et le mécanicien, béants devant ce colosse, comptaient ses halètements normaux sans rien comprendre à son obstination de brute. Eh bien, pour moi, toute la filature est cela : une ennemie formidable que nous avons été trop faibles pour juguler.

Élie se mit à rire.

— Non, Philippe, voyons : tu es un chimérique ; l’industrie n’est pas une ennemie. C’est une vie sortie de l’homme, c’est une chose qu’on aime, qu’on caresse, mais si avide, comme tu dis ! Il y faut le pouvoir de l’argent. Nous ne sommes plus de taille à entretenir cette belle et onéreuse maîtresse. Si nous nous y attachons, elle engloutira le château tout entier. Il faut vendre pour sauver les Verdelettes.

Cécile reprit vivement :

— Moi, je vendrais les Verdelettes pour sauver la filature.