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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/40

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française charmaient l’épicurien qu’était au demeurant ce casse-cou. Il contait languissamment ses vols, ses pannes d’essence, ses atterrissages. Il disait :

— L’autre jour à Buc, ou : l’autre jour à Chambéry, ou l’autre jour à Saint-Jean-de-Luz.

Dès le dessert, madame Martin d’Oyse, qui devinait tous les besoins de son cher Philippe et les préférait à ses propres désirs, lui dit :

— Il faut aller te coucher, Chouchou.

On décida de l’accompagner jusqu’à la chambre de Henri IV pour que cette hardiesse, qu’on se permettait ce soir contre les usages, n’allât point sans une certaine solennité. Il y avait un bougeoir massif qui servait généralement dans d’autres circonstances ; on le remit à Philippe, qui ouvrit la marche, par l’escalier de pierre.

Un appareil de fort chauffage, placé au bas des degrés, n’attiédissait que faiblement les pièces du premier. La chambre historique se trouvait à l’extrémité du corridor, dans la tourelle du sud. Des bûches flambant dans la cheminée l’éclairaient de lueurs folles et intermittentes dans lesquelles Chouchou, en