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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/41

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entrant, vit apparaître les colonnes striées qui soutenaient le baldaquin tendu de damas bleu, et la petite table de chêne où la tradition voulait qu’en se dévêtant, le roi eût déposé son armure. Cette chambre en rotonde était assez exiguë. Le lit la remplissait à demi. Des barbares du xixe siècle y avaient remisé une commode Louis XV. Les cinq visiteurs y tenaient avec peine. On y parlait bas comme dans une église. Philippe, le bougeoir à la main, vint contempler le lit. On n’y voyait que les draps éblouissants et l’édredon que madame Martin d’Oyse y avait fait apporter par précaution maternelle. Mais lui, Philippe, avec le don divin de ses yeux, y restaurait des spectacles invisibles. Ses paupières battirent, versèrent des larmes. On le laissa.

— Chouchou, je sais ce qu’il a, dit Cécile une fois dans le corridor ; Chouchou, il a un chagrin d’amour, ni plus ni moins, et s’il vient coucher là, ce soir, c’est qu’il veut brûler ses vaisseaux.