Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/65

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tailles d’autres roues, sources d’énergie.

Le mécanicien, constellé de gouttelettes de sueur qui coulaient en filet le long de ses pectoraux nus, s’approcha du patron.

— Elle va bien maintenant, essaya-t-il de dire dans le grondement infernal, mais, ce matin, la coquine !

Il parlait de la machine comme d’une personne, une malade sujette à des crises, à qui l’on ne peut en vouloir des mécomptes qu’elle vous donne.

— Ce matin, j’ai dû l’arrêter par quatre fois. J’ai démonté tout cela. Je n’ai rien trouvé.

M. Martin d’Oyse alors se rappela ce qu’avait dit Chouchou l’autre jour : « Vous ne me ferez pas croire qu’elle n’a pas sa vie puissante et sa malice. » Il l’observait en silence, toute bougeante de ses va-et-vient harmonieux. Si elle avait voulu, pourtant ! Si elle ne s’était pas butée sans cesse à ses entêtements de brute, comme disait encore Chouchou, la filature aurait été la plus prospère de la vallée. Et à cette heure elle était si sage, si docile !…

— Quelquefois, monsieur, dit Marthe en riant, j’ai envie de lui dire des sottises.