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Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/71

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cette personne-là qui était devenue amoureuse à ce point. On me l’aurait dit que je ne l’aurais pas cru. Mais j’avais des yeux pour voir, n’est-ce pas ? Il faut avouer que monsieur Xavier, à cette époque, ressemblait à un jeune roi. Je l’avais connu enfant, moi qui suis née à la ferme Josseaume, près du château. Il était fait comme un portrait. Quand il parlait, on était pénétré. Il était fou de mademoiselle. Mais sans moi, ma fille, il ne l’aurait jamais eue.

La vieille Nathalie fit une pause pour aller remplir la soupière à la marmite une seconde fois. Chez ces deux femmes, cette histoire était la base de tout, elles en vivaient. Pas un sentiment, pas une conception qui en elles ne, se rattachât à ce souvenir, et Nathalie, qui plus tard avait connu l’amour pour son propre compte, qui avait goûté aux rudes caresses d’un paysan et qui pleurait aujourd’hui son mari, franchissait en pensée toutes ces étapes pour retourner plus loin en arrière, à cet amour des autres, qui n’avait pas cessé de la ravir.

— Comme je te l’ai déjà dit, j’allais le dimanche aux vêpres des Verdelettes, pour revoir à la paroisse mes compagnes d’autre-