Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/77

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— Monsieur, répondit au banquier le gentilhomme, je vous remercie de me donner si prématurément cet avis. Nous sommes en avril et, d’ici le 1er juillet, des roulements de fonds peuvent changer la face des choses et raffermir heureusement mon crédit dans cette honorable maison qui ne m’avait pas encore accoutumé à une telle défiance. Plusieurs fois, en effet, vous vous êtes trouvé dégarni au même titre qu’aujourd’hui, sans avoir jamais cessé de croire que notre prudence et notre bonne gérance vous donnaient, à défaut d’espèces, des gages suffisants.

— Monsieur Martin d’Oyse, reprit le banquier, cela est exact ; mais les circonstances n’étaient pas les mêmes. Je vous demande pardon de parler ainsi, j’en suis désolé ; mais actuellement il y a autour de vous cette atmosphère inquiétante qui fait que l’argent se… désaffectionne, oui, c’est cela, se désaffectionne d’une affaire. Il y a ce procès — le jugement est remis à huitaine, m’a-t-on dit ? — il y a ce procès désastreux et des bruits qui circulent… Vraiment, je ne puis pas, je ne puis pas.

— Je ne vous ai rien demandé, monsieur, dit vivement M. Martin d’Oyse qui se leva !