Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/80

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en fit autant, car c’était un des caractères charmants de cette compagnie de maintenir les traditions les plus strictes de la vieille politesse française. M. Martin d’Oyse alla saluer le président et tout le bureau ; il se retourna ensuite vers l’orateur qu’il avait interrompu et lui improvisa ce discours :

« Monsieur, votre courtoisie me fait plus vivement sentir celle dont j’ai manqué à votre égard en troublant par mon arrivée un discours dont, au surplus, j’ai manqué les préliminaires. Je m’en voudrais de vous laisser croire un instant que ce soit là une faute de négligence. Faites-moi la grâce de n’imputer mon retard qu’à une circonstance indépendante de ma volonté. »

Ensuite il gagna sa place, et tout le monde s’étant rassis, l’archéologue reprit sa lecture.

La salle s’éclairait par trois baies de style Cluny garnies de vitraux et qui donnaient sur la place du parvis. On les avait fermées pour échapper un peu au bruit des tramways et des autos qui se croisaient dans un vacarme de sonneries, de sifflets et de claqueson. Un plafond de chêne caissonné, agrémenté d’or, assombrissait encore la pièce. Trois portraits authentiques de Largillière, représentant des