Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/79

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un soir, il avait juré à la belle Élisabeth :

« Rien dans ma race ne peut s’opposer à ce que je sois un industriel suffisant. Cette vie matérielle de l’usine que vos mains m’apporteraient, je la multiplierai et la ferai prospère, »

Le cocher, instruit du programme de la journée, s’engagea de lui-même dans une des ruelles du port par laquelle on apercevait la cathédrale. C’étaient de folles ogives aux meneaux démesurés, à jour dans les airs et défiant le vent. La voiture traversa en diagonale une place vétusté, longea la muraille de la basilique nacrée de vitraux, hérissée de pinacles, et, sur le parvis, s’arrêta devant un hôtel de la Renaissance où se tenaient chaque mercredi les assises de la Rose Rodanaise. M. Martin d’Oyse tira sa montre et se vit en retard. Il gravit en hâte l’escalier dont la rampe de bois sculpté était célèbre. Dans la salle des séances, une vingtaine de vieux messieurs étaient rassemblés. L’un d’eux, occupant le siège qu’on appelait la sellette, lisait un rapport sur les raisons qu’il y avait d’attribuer à Jean Goujon les sujets du portail sud de la cathédrale. À l’arrivée de M. Martin d’Oyse il s’arrêta, se mit debout, l’assemblée entière