Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/82

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cherché davantage s’il n’avait résolu d’abréger, se sentant vieillir. Tant de conscience n’étonna aucun de ses confrères. Certains avaient consacré plus de temps à des travaux dont la lecture n’avait pas demandé une demi-heure à la séance. Ils étaient tous obscurément voués à une vie supérieure et immatérielle qui survit aux générations et que forment, divine résultante de l’humanité qui passe, le rêve, les arts et le bel esprit.

La parole fut ensuite donnée à M. Martin d’Oyse, qui débuta ainsi :

« Messieurs, avant d’exécuter devant vous le dessein dans lequel je suis venu aujourd’hui, je veux le soumettre à votre assemblée, gardienne sévère de ses usages, et vo, us appeler avant tout à juger sur la forme. J’avais en effet conçu le projet de vous lire ce soir un petit poème dont il est vrai que je ne suis pas l’auteur. Je le sais, nos usages ont établi que les membres de la Rose doivent employer le temps de leurs réunions à se soumettre mutuellement les essais auxquels ils se sont livrés touchant les belles-lettres, l’histoire de la cité, l’archéologie, les points litigieux de l’art, etc. Leur droit de produire ici quelque ouvrage de l’esprit se restreint