Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/83

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à leurs seuls travaux. Donc, me sera-t-il permis de lire ici des vers que j’ai osé trouver beaux, n’étant, hélas ! que l’auteur de l’auteur ? »

Les têtes nues de tous les vieillards se balancèrent doucement de droite à gauche, comme si les cerveaux se fussent roulés avec délices dans l’atmosphère de ce mot d’esprit. Mais la discussion commença. Convenait-il, en effet, de consacrer le temps de la séance à un écrivain qui n’était point de la Rose ? On cherchait des précédents et l’on n’en trouva point. Quelqu’un exprima l’idée que ce cas nouveau devrait faire l’objet d’un rapport pour lequel on désignerait d’office un membre. Un autre se souvint qu’en 1884, à son discours de réception, le cardinal archevêque avait lu toute une méditation de Lamartine.

Sur la place, à mesure que s’avançait l’après-midi, le tapage redoublait. De lourds camions chargés de barriques remontaient du port à la gare ; d’autres charriaient vers la vallée des balles de coton. Il y avait des embarras de voitures où des autos trépidant sur place lâchaient leur son de trompe comme un gros mot, et le roulement pesant des