Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/100

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la tyrannie masculine apparaîtra, vous perdrez toute indépendance, vous n’aurez plus la liberté de vous donner, à votre gré, aux travaux qui vous sollicitent… »

Elle venait d’entrevoir l’immixtion possible d’André dans sa profession, sa personnalité noyée dans celle de l’homme, tout son moi absorbé par la vitalité plus forte du mari… Et lui, sans se douter de cette résistance mystérieuse, baisait toujours les mains d’Henriette, en amant heureux qui possédera demain la plus chère fiancée. Elle reprit :

— Jamais vous ne m’aiderez, André, jamais.

Et il souriait qu’elle jouât donc avec son joujou, la chère petite fille, le joujou fût-il l’honneur de l’Ordre même, qu’elle y jouât pendant toute sa vie !…

À ce moment, madame Marcadieu ouvrait la porte du petit salon. Elle était consternée, toute pâle sous ses beaux bandeaux blonds de Cérès majestueuse :

— Ah ! mes enfants, que je suis désolée ! en copiant le dessin des flambeaux, ils ont oublié de placer le feston sous les perles !…