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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/102

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DEUXIÈME PARTIE

I

Fabrezan-Castagnac, bâtonnier de l’Ordre, cette année-là, possédait place Malesherbes un petit hôtel où il logeait avec ses gendres et ses filles, s’étant réservé le premier étage et le rez-de-chaussée. Au demeurant, sa maison véritable était le Palais, où se passait sa vie, où il déployait l’incroyable énergie de ses soixante ans dévorés d’activité, où il s’épanouissait plus à l’aise dans sa robe judiciaire qu’en déshabillé au coin de son feu.

Quand, à onze heures trois quarts, son automobile s’arrêtait sur le boulevard devant les hautes ferronneries dorées de la cour de Mai, on en voyait sortir ce grand vieillard à la démarche pesante, qui gravissait le degré géant de l’allure lourde, tranquille et heureuse d’un bœuf majes-