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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/131

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quer de s’étendre encore. Pourquoi n’atteindrait-il pas à la célébrité ? Alors on le couvrirait d’or, on n’oserait venir solliciter son talent que le portefeuille plein. À ce moment, il pourrait sourire des conseils et de la prudence d’Henriette. En attendant, il finit par trouver commode et bon de s’en remettre, pour toute l’organisation pratique de l’existence, à cette raisonnable petite épouse, qui se révélait si fortement femme d’intérieur. Il disait :

— Leur supériorité sera toujours là. Une heure était prise, chaque matin, par ces soins ménagers. Une autre heure plus brève était consacrée à la toilette de la jeune femme, cette toilette qu’elle faisait elle-même, sans le secours d’aucune servante. Elle se sentait de la race des travailleuses, la sœur de la vaillante Martinal ou de Louise Pernette : elle tenait à cette simplicité active qui se passe volontiers de subalternes. Seuls, ses beaux cheveux l’occupaient un peu plus longtemps qu’elle n’eût voulu ; mais avant dix heures, fraîche, coiffée, parée, elle traversait le cabinet de son mari pour se rendre au sien. André, depuis le petit matin, était plongé dans ses dossiers. Il semblait que le mariage lui eût donné une vogue nouvelle. Les causes affluaient. Dès son retour d’Écosse, en février, on lui avait confié un retentissant procès contre la ville de Paris : des propriétaires, lésés par la réfection d’un monument public, demandaient des dommages-