Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/200

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fiait mademoiselle Angély : vous, jalouse ? Les autres, oui : mais vous, jamais !

Cependant, comme toutes ces dames, hypnotisées par l’affaire Alembert-Marty qui leur avait fait une profonde impression, y revenaient sans cesse, on en arriva bientôt à l’essentiel dp cette affaire, à l’attribution de l’enfant. Madame Martinal alors, se mêlant à la conversation générale, rapporta ce qu’un secrétaire de Fabrezan lui avait appris de l’ingénieur. La perte de son procès l’avait accablé. On disait que, prévoyant une issue tout autre, il avait déjà meublé, dans son appartement de garçon, boulevard de la Madeleine, une chambre pour son fils, et qu’à chaque visite réglementaire il conduisait le petit dans cette pièce et l’y installait, jouant la comédie de l’avoir là, à lui définitivement, jusqu’au coup de sonnette de six heures qui donnait le signal de la séparation. — Et madame Martinal trouvait tous ces détails navrants. À son avis, la mère était vraiment par trop impitoyable.

— Voudriez-vous, s’écria madame Surgères que la mère, par bonté dame, se privât de son fils au profit de ce mari indigne ?

La jeune veuve s’expliqua :

« Non !… Il fallait remonter en arrière, jusqu’au divorce stupide qui avait brisé cet heureux ménage, sans raison sérieuse. »

— Sans raison sérieuse ! reprenait la féministe. Comptez-vous pour rien l’adultère du mari ? Il