Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

genre aux leçons d’une gamine sans expérience, quand ce beau gars, qui respire l’autorité, les attend derrière l’autre porte… »

Le lendemain matin, comme Henriette demeurait au lit, la grand’mère reçut André seul dans sa chambre, et, dissimulant sous un petit rire nerveux son amertume :

— Narcisse m’a rapporté que toutes les clientes allaient à ta femme. On ne veut consulter qu’elle et, quand il leur propose d’entrer dans ton cabinet, ces dames aiment mieux se retirer.

— Oh ! dit Vélines gaîment, c’est peut-être arrivé deux ou trois fois…

Madame Mansart reprit :

— Je ne m’expliquerais pas qu’Henriette eût déjà, pour un malheureux procès d’attribution d’enfant, plus de réputation que toi !

— Il s’agit de s’entendre, grand’mère : le cas d’Henriette est nouveau ; par cela même, il intéresse, il passionne On en cause dans les salons. Les féministes s’en mêlent, et c’est la gloire. On veut pouvoir dire : « Je sors de chez madame Vélines, mon avocat… » Et l’on vient la consulter pour des vétilles. Dans cent ans, lorsque les femmes, au barreau, seront aussi nombreuses que les hommes, un tel caprice n’existera plus.

— Alors, pour les questions de droit vraiment profondes, dans les circonstances graves, c’est encore à toi que l’on s’adresse ?