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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/286

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Quand cette lettre fut partie, il la regretta. Ne jouait-il pas un rùle de dupe, à chérir cette créature si personnelle, qui ne se préoccupait de lui que pour l’égaler ? L’amertume de son échec lui revint : quel plaisir vaniteux Henriette avait dû en tirer, elle qui, en première instance, avait battu Fabrezan-Castagnac !…

Pourtant, la nuit, il rêva que ce corps frais et gracieux était endormi près de lui. Il s’éveilla, et, se voyant seul, il devint triste.

— Oh ! qu’elle me manque ! soupirait-il à mi-voix.

Et c’était aussi son esprit, sa société charmante qu’il désirait, les échanges de pensée dont ils étaient coutumiers, son sourire. Cinq jours devaient encore s’écouler avant qu’il la revît. Il ne pouvait dormir. Un grand marronnier dressait, devant sa fenêtre toujours ouverte, sa rainure encore sèche et noire Les étoiles scintillaient au travers des branches : on aurait dit de beaux fruits étincelants suspendus aux rameaux, et que, grimpé au faîte de l’arbre, on les aurait cueillies sans peine. Vélines songeait sérieusement à partir le lendemain…

Mais au matin, sa grand’mère le questionna

— Où en est donc l’affaire Marty, que tu devais plaider en appel ?

Vélines répondit négligemment :

— Elle est venue devant la cour le mois dernier.