Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Curieuse, Louise Pernette se tourna vers mademoiselle Marcadieu :

— Quel procès ?

Car ce mot de « procès », magique à l’oreille des jeunes avocats, provoque des convoitises, ouvre des horizons, excite les ambitions et l’envie, et il n’est pas un stagiaire qui l’entende froidement.

Alors Henriette Marcadieu expliqua :

— C’est un ingénieur, le mari divorcé d’une amie de maman, Suzanne Marty. Le divorce a été prononcé à la première chambre, en juin dernier, au profit de la femme. Le pauvre Alembert avait été un peu léger. Son péché n’était pas bien gros, je crois, mais Suzanne n’a rien pardonné. Le malheur, c’est qu’ils ont un enfant de onze ans, qui a été confié à la mère. Monsieur Alembert raffolait de son fils il ne peut se soumettre à la décision du tribunal et il entame un nouveau procès pour réclamer son petit. C’est une situation affreuse, n’est-ce pas ? cet homme et cette femme qui n’ont plus au monde d’autre affection que ce gosse et qui vont se le disputer, se l’arracher indéfiniment… Fabrezan plaide pour Alembert.

— Qui est l’avocat de la femme ? demanda madame Martinal tout à coup intéressée à ce drame de maternité.

Henriette Marcadieu fit un geste évasif : elle l’ignorait, personne ne le savait encore. Madame