Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/294

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Il resta. Henriette écrivait les lettres les plus rassurantes. Jamais elle ne s’était si bien portée.

Prolonge un peu ton repos, mon chéri je me prive mieux de toi en songeant que l’air natal te baigne et te réconforte. Je ne veux pas te parler du chagrin de ma solitude…

— Oh ! sa solitude ! faisait André ironique.

Et il pensait aux clientes assiégeant le cabinet d’Henriette.

« Sans compter qu’en mon absence elle doit me supplanter le plus qu’elle peut !… »

Lui continuait à travers Rouen des promenades exquises. Peu à peu le calme se faisait en lui, à mesure que l’amour se mourait dans son âme. Il éloignait toujours l’échéance du départ. Dans les vergers, la robe blanche des arbres fruitiers s’éparpilla au vent et ils verdirent. Le soir, le soleil couchant miroitait à des milliers de vitres, du haut en bas de l’amphithéâtre, dans les maisons nichées parmi les bosquets de Bihorel.

Un matin, au déjeuner, Vélines reçut une dépêche qui le fit blêmir. Il recula brusquement sa chaise et jeta sa serviette ; il ne détachait point