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QUATRIÈME PARTIE

I

Madame Martinal travaillait dans son cabinet. De l’étroit quatrième qu’elle habitait, quai de la Mégisserie, c’était la plus belle pièce, meublée à grands frais d’un bureau, d’un cartonnier, d’un tapis et de trois fauteuils, pour éblouir les clients. Le bureau se carrait devant une fenêtre quand la jeune femme recevait, elle retournait son siège et considérait la figure, exposée en pleine lumière, de la visiteuse. Pendant les heures de tâche, elle voyait en face, de l’autre côté de l’eau, les poivrières et l’épi des grosses tours du Palais. Parfois elle levait la tête, faisait une pause et rêvait en les regardant. C’était à son labeur un décor amical et réconfortant. Dans sa débilité de pauvre petite femme, perdue au cœur de Paris, elle se savait