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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/323

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— Elle vient de dire maman Je vous jure qu’elle a dit maman… Je rentrais, encombrée de ma serviette, je m’approche du berceau, et très nettement, elle a articulé : « ma-ma ».

Et elle la couvrait de baisers, l’excitait à sourire, et même, en l’honneur de ce premier mot, elle s’assit près du bureau de son mari, dégrafa sa robe, souleva son petit sein par-dessus les dentelles de la chemise et l’offrit à l’enfant qui téta.

— Prends, mon amour ; prends, mon trésor ! disait-elle.

Puis, se tournant vers madame Martinal :

— À propos j’ai vu la dame de Puteaux, cette veuve dont le mari a laissé une succession si embrouillée ! Je n’ai pas hésité à lui conseiller de renoncer à la communauté. Ma chère, on va vendre l’usine pour un morceau de pain, et il y aura un passif énorme : il n’y a que ce parti de raisonnable.

Madame Martinal riposta vivement :

— Vous savez que la femme qui accepte la communauté, n’est tenue du passif que jusqu’à concurrence de son émolument.

— C’est vrai, dit Henriette, mais la femme renonçante n’est aucunement tenue du passif. Au contraire, elle a le droit d’exercer ses reprises sur les biens de communauté, concurremment avec les créanciers du mari.

— Mais, ma petite Vélines, fit l’autre, vous oubliez l’article 1450 : « La femme survivante qui