Aller au contenu

Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/327

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

prêtés à la mode du jour, voisinaient avec des grès et des faïences de haut goût. Puis, étant sorti, devant le premier bureau de poste, il s’arrêta pour y jeter sur un « petit bleu », deux lignes dithyrambiques à l’adresse du peintre. Et ce qu’il eut accompli jadis négligemment, avec cette belle confiance en lui-même qui le faisait traiter de haut les menues roublardises du métier, il y mettait aujourd’hui une passion fiévreuse, le souhait anxieux de la réussite.

L’ennui le prit. Ce Paris de juillet était triste. Déjà sur le boulevard, les arbres se dépouillaient et formaient au-dessus du trottoir un buisson aérien et jauni. L’odeur de l’absinthe l’écœurait et le passage des courtisanes les plus empanachées lui inspirait une répulsion, car il n’avait jamais conçu que l’amour d’une femme unique, et le parfum de celle qu’il avait aimée l’imprégnait encore à son insu. Cependant ni sa maison ni « la fête » ne l’attirait et le travail manquait à son esprit.

« Je plaiderai ce procès Mauvert, se disait-il, je le veux ; mais que faire en l’attendant ?… »

Une idée le frappa, éveillée par sa plus récente blessure d’orgueil : « Eh. ne pourrait-on pas rouvrir l’affaire Marty ?… » Et il en repassait en pensée toute la procédure. Il examinait la conduite des parents depuis l’arrêt de la cour, en quête du fait nouveau qui permettrait une nouvelle action en justice. Mais non :