Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/329

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duire leur barque ? Et il décréta tout à coup qu’elle avait gravement abusé de son privilège. N’était-il pas temps de se reprendre enfin ? N’avait-il pas droit, à son tour, à quelque fantaisie ?…

Ce soir-là, il arriva fort en retard au dîner. Henriette, si accoutumée à sa ponctualité ordinaire, se tourmentait. Quand elle lui adressa, dans une caresse, un semblant de reproche, il répondit avec un peu d’humeur :

— J’ai fait des courses urgentes, voilà tout !

Le jour suivant, ses préoccupations l’empêchèrent encore d’aller à Passy. Des clients le retardèrent à la salle des Pas-Perdus ; puis il voulut voir Lecellier qui venait, apprit-il, de renvoyer pour une vétille un excellent chauffeur. Quand il eut les renseignements qu’il désirait sur ce garçon, il aborda l’affaire Mauvert.

— Mes compliments, dit-il, vous allez nous donner là une plaidoirie superbe… Un joli procès ! un très joli procès !…

— Eh bien ! fit Lecellier en hochant sa grosse tête rose où frisaient de rares cheveux blonds, est-ce que vous n’êtes pas mon adversaire ?

Flatté, et prenant le mot en bonne augure, Vélines esquissa un sourire mystérieux :

— Mais non, mais non, je vous jure !

Comme il sortait de la cour de Mai pour se rendre à un garage où il avait rendez-vous, il