Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/377

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recul ; toujours un peu théâtral, il ouvrit grands ses bras, puis de sa voix forte :

— Madame Vélines ne vient même pas le soir à son cabinet, pour ses consultations ?

— Non, monsieur, non : on prie les personnes d’aller voir madame chez monsieur Marcadieu, tout simplement.

Mais, derrière le valet de chambre, arrivait sa femme, la cuisinière, une fine mouche, qui avait flairé un intime de la maison et jugeait bon d’intervenir. Elle s’avançait avec une mine de circonstance, avec cet air endeuillé qu’ont les domestiques lorsque le malheur a fondu sur leurs maîtres, cette physionomie fermée, secrète, mystérieuse, qui en dit plus long que beaucoup de paroles sur les désastres cachés des familles.

— Si monsieur Fabrezan veut aller chez les parents de madame, il la trouvera. La secrétaire de madame travaille aussi là-bas, maintenant… Son cabinet est, autant dire, transféré.

Puis, baissant les yeux tristement :

— Monsieur comprend tout ?…

Fabrezan était anéanti. Plusieurs fois il répéta :

— C’est bien, c’est bien, je vous remercie.

Et il ne s’en allait pas.

— C’est après-demain que monsieur Vélines revient ? questionna-t-il.

La cuisinière soupira, fit un geste de résignation et dit :

— Hélas ! oui, monsieur…