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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/407

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Alembert serrait plus fort la main de madame Marty.

Henriette échangea un signe discret avec le bâtonnier : tous deux se levèrent et prirent congé, L’avocate, sans autre phrase, constata que leur tache était terminée. Fabrezan, sans rien dire, contemplait avec émotion ce beau couple invisiblement désuni, et il secouait sa grosse tête tandis que ses yeux se mouillaient.

Et Alembert, qui ne lâchait pas les doigts tremblants de Suzanne, et que la puissance des souvenirs reprenait impérieusement, à toucher un peu de ce corps délicat qui avait été sien si longtemps, saisit les poignets, puis les coudes, et il s’exaltait, il suppliait, il commandait :

— Reste ! reste !

Les deux avocats disparurent. Quelque chose mourait dans ce salon : l’orgueil d’une femme.

On entendait toujours l’enfant en pleurs derrière le rideau. Suzanne, à bout de forces, posa son front lassé sur l’épaule d’Alembert.