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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/448

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cliché. L’attention qu’avait eue son mari de faire acheter ces numéros l’émut beaucoup. Au déjeuner, elle le remercia. Il sourit. Ni l’un ni l’autre n’en dit plus…

Le même jour, Henriette vit longuement sa nouvelle cliente au parquet. Cette élégante personne, qui la complimenta hyperboliquement sur son talent, la dérouta un peu. Elles parlèrent d’art, de littérature, échangèrent des propos de salon. Henriette éprouva quelque timidité au moment d’aborder la question du crime.

— Je pense, dit légèrement madame Dalton-Fallay, que vous allez me faire crédit et ne pas donner, vous aussi, dans cette abominable histoire. Entre nous, je crois inutile de protester avec solennité de mon innocence.

— Écoutez, fit l’avocate, je ne vous cache point que je vous croyais coupable. Vous ne l’êtes pas, soit ; mais alors tout change. Plaider l’innocence en faveur d’un coupable dont on n’ignore pas le crime, cela s’est vu, mais la plaider pour un innocent que l’on croit coupable, cela devient impossible.

— Aussi j’espère bien vous convaincre, chère madame !

— Hélas ! reprit Henriette, en souriant, je trouve plus sage de ne pas attendre pour décliner l’honneur de vous défendre.

— C’est que je tiens essentiellement à vous.

— Une de mes confrères…