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Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/449

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— Vous seule… ou bien un homme. Henriette eut une inspiration :

— Connaissez-vous mon mari ?

— Maître Vélines ?… un pale… type de médaille… Oui, je l’ai entendu ; il me plaît. Néanmoins je vous préfère.

— Vous savez, poursuivit Henriette, je ne suis que son secrétaire… Sincèrement, je sens que je vous ferais condamner. Lui est plus fort que moi : il n’est point femme, d’abord, il est au-dessus des impressions ; puis il a le je ne sais quoi. « la patte », comme on dit… Voulez-vous que nous collaborions à votre défense ? Lui seul la prononcerait.

Dans son costume judiciaire si grave, Henriette pâlissait, auprès de cette superbe Parisienne au chapeau extravagant. Celle-ci se pencha :

— Dites donc, c’est gentil, votre ménage d’avocats : on se passe les causes, ça ne sort pas de la famille.

Henriette riposta sérieusement :

— J’aime mon mari, je lui sais du génie : j’ai le droit de le vanter. Notez cependant que je vous proposais, à l’instant, une de mes confrères.

— C’est juste ; mais, à tout prendre, je choisis maître Vélines… à condition que vous l’assistiez, naturellement !… Voulez-vous lui dire que je le recevrai volontiers demain matin ?… Vous êtes