Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/470

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et même madame Marcadieu, en murmurant :

— C’est bien, mon petit… C’était très beau : désormais ta femme portera un nom illustre…

À sa suite, plusieurs amis s’étaient avancés. Il y avait là le célèbre Sylvère, avec sa maîtresse parée comme une châsse, monsieur et madame Alembert, très effacés dans leur amoureux renouveau, et qui ne se quittaient plus. Il y avait, près de madame Martinal, la triste madame Faustin, toujours réfugiée dans les jupes de son avocate comme une plante faible s’accote à son tuteur. Il y avait encore Lamblin, Thaddée-Mira, Servais et Louise, mademoiselle Angély, les stagiaires… Et Vélines, regardant tout ce monde, posa doucement la main sur l’épaule d’Henriette, à l’endroit où saille le bouton de l’épitoge, et dit :

— C’est ma femme qui devait plaider ce procès. Elle n’en est point à son coup d’essai ; elle l’eût fait mieux que moi, avec plus de délicatesse et d’originalité, et c’est à sa seule modestie que j’ai dû cette cause.

Henriette rougit.

— Plaider ! ah ! fît-elle gaîment, j’en ai assez ! Fabrezan branla sa forte tête à la Largillière.

— Vélines, Vélines, prononça-t-il d’un air entendu, vous me semblez avoir obtenu beaucoup de gloire aujourd’hui !

La foule s’écoula lentement. Les avocats s’en furent au vestiaire. Madame Dalton-Fallay ayant fait demander le ménage Vélines, les amis dispa-