Page:Yver - Les Dames du palais.djvu/56

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II

Henriette Marcadieu avait été une délicieuse petite fille joueuse, vive, câline. À treize ans, tous les enthousiasmes l’avaient enflammée. Elle souffrait alors de n’être qu’une femme, se déguisait en garçon, composait des articles politiques, se cachait au salon pour entendre son père parler de sociologie, et les opinions les plus extrêmes ne satisfaisaient qu’à demi le radicalisme puéril de ce petit cerveau embrasé. À quatorze ans, l’amour des arts l’avaient mordue. Elle quittait, à cette époque, la province où M. Marcadieu président de tribunal, avait longtemps séjourné, et arrivait à Paris. Le Louvre l’affola. La beauté eut sur elle l’action d’une liqueur capiteuse. Ne sachant pas dessiner, elle créait en rêve, la nuit, de vaporeuses figures que la Grèce inspirait. Avec le grain d’extrava-