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Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/108

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Ils se mirent à rire ensemble de se surprendre à discuter si gravement, d’autant qu’ils finissaient par trouver la question insoluble.

— Il n’y a pas de vérité en morale, dit Fontœuvre.

— Mais qu’enseigner à Marcelle en tout cela ? reprenait la mère.

— Eh ! ma chérie, c’est une question de doigté ; nous ferons ressortir que la dignité d’une femme consiste, quand elle se donne, à se donner pour toujours.

— Et rien que dans le mariage ?

— Ah ! ça, c’est à voir. Pourquoi lui enseigner le contraire de ce que nous pensons, lui transmettre des préjugés ?

— Mais, si à dix-huit ans Marcelle prenait un amant, que dirions-nous ?

Et ils restèrent longtemps silencieux, les yeux fixés sur la lampe, comme s’ils cherchaient une autre lumière qui pût éclairer leur dilemme.