Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/121

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— Et le quartier !… fit Nelly Darche avec une moue.

Néanmoins, quand Jeanne et Nicolas allèrent visiter la maison, ils furent séduits jusqu’au ravissement. Mais c’était une trouvaille que ce brave Nugues avait faite là ! Jamais ils n’auraient. pu se figurer quelque chose de plus charmant, de plus conforme à leurs rêves artistiques, de plus recueilli, de plus propice au travail. Et le comble, c’est que le loyer était d’un prix si peu élevé, que Jeanne eut la fantaisie de louer le pavillon entier, avec son rez-de-chaussée et son premier étage.

Pour l’ameublement, ce fut la petite Fontœuvre qui aida et guida Jeanne en ses achats. Ce n’était pas qu’elle fût elle-même une bien fameuse ménagère. Elle avait dressé une liste des objets nécessaires et, lorsque tout fut apporté, on s’aperçut que le principal manquait, qu’il n’y avait ni verrerie, ni balais, ni poterie de cuisine. Il fallut recourir aux lumières de Brigitte qui, doctorale, prononçait :

— Et madame la pelle, et mesdemoiselles les pincettes, et messieurs les chenets ?

Nicolas pouffait de rire comme un enfant.

— Quel bon garçon que ce Nicolas ! disait Jenny Fontœuvre à son mari quand les Houchemagne s’en étaient allés.

— Excellent, approuvait Pierre ; mais attendons-le, maintenant, au tournant de son métier de peintre.