Page:Yver - Les Sables mouvants.djvu/398

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séculaires des ancêtres. Vers la fin de l’après-midi, il demanda un prêtre. Ce fut un jeune vicaire de Saint-Germain-des-Prés qui reçut l’émouvante confession de sa vie et l’aveu de l’imperfection même de l’aveu. Car Nicolas savait que ce n’était pas de sa propre volonté qu’il quittait celle pour laquelle il avait failli au plus noble des mariages. La tendresse et la pitié pour Marcelle sortaient de son cœur en même temps que le récit de son adultère. Son trouble et son inquiétude étaient douloureux à voir.

— Comment pourriez-vous m’absoudre, demanda-t-il au prêtre, puisque si par hasard je venais à guérir, je ne pourrais jamais abandonner celle qui s’est donnée à moi dans sa faiblesse, dans sa jeunesse, dans le plus grand amour.

— Mon pauvre frère, demanda le prêtre inspiré, pensez-vous que vous puissiez guérir ?

Nicolas sourit faiblement, montra sa poitrine oppressée, son masque tiré, creusé, ses mains exsangues.

— Alors, continua le confesseur, serai-je plus sévère que celui qui détermine seul le Bien et le Mal, et qui, connaissant votre impuissance à rompre vos liens coupables, les tranche lui-même ? Et comment vous refuserait-il sa miséricorde quand je vous vois vous soumettre à l’affranchissement que vous promet la mort avec une force d’âme qui m’étonne.

Les yeux de Nicolas se fermèrent. La main du