Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/104

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— Hypocrite ! impertinent ! grommelait entre ses dents M. Dominique, furieux de penser que, dans son compartiment de chemin de fer, il allait incessamment se trouver vis-à-vis de visages humains tout autres que celui de Cresphonte.

Au signal donné, la marée maquignonne envahit les voitures ; les fouets des plus agiles cinglèrent au passage les rubicondes joues des retardataires ; les meilleurs amis échangèrent quelques coups de poing ; mais l’on s’installa malgré tout, et M. Dominique, accompagné de son fidèle nègre, put trouver place dans un wagon de première, et sa bonne étoile, qui l’avait guidé merveilleusement, permit qu’il se trouvât face à face avec un sourd-muet.

Le type de la race était bien là, mais comme une image sans importance ; puis, du reste, M. Dominique put échapper à sa vue en plongeant ses regards au fond de cette placide nature qui se déroulait kilomètres après kilomètres jusqu’à des distances incalculables, tapissée de champs verts et de routes jaunes.

Il y avait loin de là aux luxuriants paysages congolais qu’il avait jadis contemplés dans la patrie de Cresphonte ; mais comme dans la cer-