Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/108

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La monotonie de la Sologne avait vite lassé notre misanthrope et semblait offrir peu d’intérêt à son nouveau compagnon de route ; ils étaient donc l’un devant l’autre à la manière de chiens de faïence, M. Dominique absorbé par ses propres pensées et renfermé dans sa maussaderie, l’étranger rongé par le plus grand ennui qu’on puisse ressentir sur la terre.

Par bonheur, il avait l’humeur heureuse, il sortit de cette équivoque situation par un franc rire, en disant !

— Morbleu ! monsieur, ne trouvez-vous pas que la parole ayant été donnée à l’homme pour s’en servir, on doit parler en chemin de fer pour abréger la route ? Car cette vapeur a des lenteurs qui me crispent.

M. Dominique, qui, lui, ne partageait pas cette opinion, et qui ne se souciait pas de se fatiguer l’imagination pour causer avec cet homme parfaitement inconnu, et très probablement aussi pervers que ses semblables, répondit froidement :

— Cela dépend, monsieur.

— Il est certain, reprit le voisin, que la conversation est assez difficile entre gens antipathiques ; mais il y a des banalités qui passent