Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— C’est parfait, dit le chimiste. Courez au premier village venu, ramenez-moi un médecin coute que coûte ; je remplirai votre office… Allez vite.

Et comme elle obéissait, le vieux monsieur, songeant enfin à lui, se débarrassa de son long manteau, et vint prendre un peu de repos auprès do Cresphonte, qui revenait doucement à la vie. Le bon visage jovial du savant s’animait de joie en voyant ces progrès vers le mieux ; il frottait doucement les mains du nègre tout en murmurant :

— C’est étrange comme les circonstances de la vie vous prennent au dépourvu. Qui m’eût dit tout à l’heure, lorsque je montais dans ce wagon, que j’en descendrais bientôt pour servir de garde-malade à ce malotru de voyageur ? Je vais le laisser dans ce silence qui le repose. Mais me voici enchaîné dans les mailles des événements. Et le congrès de Paris ! et mes collègues de l’Institut ! Diable ! on ne peut pourtant pas laisser mourir les gens à la façon des chiens sur les grandes routes. Et puis, après tout, c’est un peu ma faute… avec celle du nègre… Je comprends ; il a voulu voir…, il a ouvert la boîte, et