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Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/115

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a exposé la fiole au soleil hors de son étui, et le mélange détonant s’est combiné… Quel tapage, grand Dieu !

— Le train ! gémit faiblement, dans l’ombra des rideaux, la voix de M. Dominique.

Malgré le grand abattement où le plongeait son extrême faiblesse, il avait entendu les pour parlers entre l’obligeant inconnu et la femme garde-barrière, et sa pensée inquiète, que tourmentait la fièvre, lui représentait l’image de mille accidents, tandis que le vieux savant songeait nonchalamment aux vicissitudes de cette vie.

— Le train ! s’écria à son tour ce dernier en regardant sa montre, qui marquait cinq heures et quelques minutes.

Puis, se précipitant au dehors, il ferma avec grand bruit les barrières de fonte au nez d’un cheval dont le cocher voulait encore traverser la voie, saisit le drapeau, et vint se placer triomphant devant le passage du train qui s’annonçait au loin par un sourd grondement.

On se mit aux portières pour regarder le chimiste, très connu dans le pays, l’homme à l’allure élégante dont la boutonnière portait une belle rosette au magique effet, et qui tenait entre ses