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Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/126

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Il arrose, ma mère.

— Et tu n’as pas peur ? Voilà qui est bien, je te croyais moins brave,

Après ce court dialogue, la bonne femme rentra, laissant Madeleine et le nègre dans le même embarras. Celle-ci en sortit la première.

— Donnez-moi l’arrosoir, dit-elle, je vais aller puiser de l’eau.

— Ça l’ouvrage de bon négre ; belle demoiselle montrera la fontaine, et Cresphonte puisera.

— Comme c’est complaisant ces Africains I se disait Madeleine, que gagnaient décidément les manières polies du négre.

Et elle conduisit Cresphonte au puits.

Lorsque l’arrosage fut achevé, elle laissa au jardin le domestique de M. Dominique et se rendit dans une petite pièce attenante à l’unique chambre de la maison, pour y préparer le dîner.

— Madeleine ! Madeleine ! cria bientôt la voix éperdue de la garde-barrière, Madeleine !

La pauvre fille en devint toute pâle, tant ces appels faisaient pressentir un grand malheur ; mais aussitôt la porte s’ouvrit, et sa mère ajouta d’un ton plus modéré :