Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/28

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— Toc, toc, fait Cresphonte à la porte de M. X

— Qui va là ?

— C’est bon nègre, répond le valet avec modestie.

— Entre alors. Écoute, Cresphonte ; ale soin désormais de fermer à clef la grille, quand tu sortiras… Que t’a dit cette dame ?

— Elle a dit : Sœur de massa, et petits orphelins… Et Cresphonte a répondu : Dame et petits enfants fourbes, dame et petits enfants tigres, dame et petits enfants méchants.

M. X., qui possède une fort belle paire de moustaches, les tord avec un demi-sourire, et cependant, au fond, il est très agité : sa conscience lui dit qu’il a commis une mauvaise action, et il voudrait se punir, en même temps que son petit orgueil satisfait voit avec bonheur triompher ses principes.

— Va-t’en, Cresphonte, dit-il enfin.

Pendant que Cresphonte s’éloigne en humble serviteur qu’il est, M. X., M. Dominique, respirant par la fenêtre ouverte les parfums doux de verdure et de pousses jeunes qui montent du jardin, revoit dans un panorama intérieur de son âme passer toutes les images qui l’ont quelque peu remué depuis qu’il est sur terre.