Aller au contenu

Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

années durant, dont il surveille les études comme un frère aîné, et qui un jour le trompe odieusement.

Ah ! oui, dans sa chambre élégante d’homme fait, M. Dominique la revoit clairement devant lui cette classe où, dans un jour de sa jeunesse, il a compris que l’ami de cœur Francisque le dénonçait à ses maîtres, l’abaissait devant les autres, et se révoltait de le voir primer sur lui. Il se souvient que, ce jour-là, quelque chose d’âpre et d’amer était né chez lui, chose bizarre, corde sensible qu’un rien faisait vibrer, défiance naissante qui s’étendait à tout être humain.

Plus tard, ce sont ses étapes de jeune marin ; il cherche des amis ; il en trouve pour le moins dix qu’il croit dignes de lui, et que sa grâce attirante lui attache. Amis de plaisirs, de fêtes, qui ne le quittent pas, et qui, le jour venu du premier examen, cherchent à le faire tomber, à le supplanter.

Et puis ce lieutenant du vaisseau où il est enseigne, qui prêche l’impartialité par-dessus les vergues, qui dans un faux air modeste se vanterait presque d’être impeccable, et qui révolte l’équipage par de criantes injustices.