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Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/32

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cette maisonnette avec un chat égaré qu’il recueille en débarquant à Marseille. Il est ou se croit tranquille, et voilà qu’au bout de six mois, Béatrix le découvre et vient l’arracher à sa paix. C’est trop fort !

Oui, c’est trop fort. M. Dominique le crie bien haut pour se révolter, et, chose étrange ! il reste parfaitement calme ; ou si quelque sentiment l’agite, c’est plutôt le remords que la colère. Allons donc ! ne va-t-il pas maintenant tendre les bras à sa sœur, qui l’a mis en dehors de la famille, et qui a pris pour mari l’homme qu’il détestait le plus au monde !… Vos principes, monsieur Dominique, vos principes !

Et, dans un profond désordre, ses pensées vont et viennent, se croisent et se choquent, se combattent et se contredisent.

— Béatrix est comme les autres, elle m’a trompé par son affection prétendue… — Elle est veuve… Francisque est mort…

Et M. Dominique, qui ne perd point l’occasion de philosopher, ajoute en lui-même :

— Devant la mort, les hommes sont vrais, et leur dernière heure est une heure de franchise ; ils se montrent là ce qu’ils sont réellement.