respectivement treize et douze ans, et qu’amusent, sans les tourmenter, les péripéties de ce voyage, bavardent comme deux petites pies.
— As-tu va le nègre ?
— Oh ! oui. Ce nègre n’a-t-il pas dit que nous étions des tigres ? Pauvre petit Bob qui avait peur !
Petit Bob n’a plus peur ; mais, comme il aime passionnément l’omelette au lard, il se délecte en mangeant celle-ci, sans songer à Cresphonte.
— Mangez, mes enfants, dit Mme Béatrix.
Et de fait, ils ne s’en font pas faute ; omelette, tard, andouille, gros pain épais et dur disparaissent avec une extrême rapidité. Le père Pascal, ravi de voir cette consommation inespérée, s’avance avec la mère Pascal sur le seuil de la salle.
— Une jolie famille ! hasarde Mme Pascal.
— Une jolie famille reprend plus fort M. Pascal.
— Madame est sans doute en voyage ? dit la bonne femme, qui s’enhardit.
— Oui, nous voyageons, répond Mme Béatrix, très triste.
Si madame veut voir du pays, c’est l’endroit