Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/42

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— Madame n’a pas vu la maison de M. X. ?

— M. X. Qu’est-ce que ce M. X. ?

— Je vois que madame ne sait pas… Eh bien ! M. X. est un original accompli, qui demeure sur la route de l’école, derrière les sapins. On ne l’a jamais vu dans le pays que le jour où il est arrivé, au dernier automne. Et c’est pour cela qu’on l’a ainsi baptisé ; car personne ne sait son nom ; et de son domestique, qui est noir comme le diable, on ne peut tirer un traitre mot.

— C’est mon oncle, c’est mon oncle, disaient à mi-voix Cécile, Agnès et Luce.

Mme Béatrix ne répondait pas ; les commérages de la bonne femme venaient d’éveiller en elle une foule de pensées peu consolantes, et si absorbantes, que petit Bob, assis à ses côtés, tendait vainement son assiette pour manger encore.

— Si j’avais su, se disait-elle, si j’avais pu seulement deviner cet accueil, prévoir que toute étincelle d’affection était éteinte chez Dominique, oh ! je n’aurais pas épuisé mes dernières ressources dans ce coûteux voyage. Mais il me semblait que j’allais trouver là le frère d’autrefois, bon et tendre, complaisant et affectueux comme