Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/64

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passez tantôt chez moi, dès que vous pourrez ; je vous écrirai l’adresse, et vous irez accomplir votre message. Maintenant, allez en paix. Le pauvre Gaspard doit trouver le temps long, s’il m’attend.

La mère Pascal, les larmes aux yeux, mais le cœur plein d’une juvénile allégresse, s’en fut par les sentiers de Sainte-Solange jusqu’à l’auberge, où elle arriva rayonnante.

Dans la chambre longue d’en haut, où l’humidité du dehors entrait comme un souffle froid par les fissures et les disjointures des fenêtres, Mme Béatrix surveillait d’un œil triste les jeux des petits garçons. Assises à ses côtés, Cécile, Agnès, Agathe et Luce cousaient différents objets de toilette, ou plutôt étaient assises pour coudre ; car, pendant que Cécile s’appliquait docilement à son ouvrage, ses trois petites sœurs, le nez en l’air, regardaient les solives du plafond.

— C’est ennuyeux de travailler en voyage, disait Luce ; si l’on voyage, c’est une distraction ; alors, pourquoi gâter tout le plaisir par ces ourlets longs et fatigants ? Maman, donnez-nous donc congé.

— Ma petite fille, il faut travailler en ce monde ; tous, grands et petits, y sont obligés :