Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/66

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avec une ardeur que personne ne lui connaissait.

Comme tout le monde était sage, et que la bonne mère sentait sa surveillance inutile, elle s’achemina vers le palier où étaient disposés les sacs de voyage et y ramassa quelques objets épars dans la chambre.

— Ma pauvre Cécile, il nous faudra partir ce soir, je le crains bien, dit-elle. Voici que le père Pascal nous appelle pour déjeuner ; il est donc midi ; depuis hier, ton oncle aurait eu cent fois le temps de venir : c’est que ma lettre ne l’a point touché… Pauvre Dominique, faut-il que son cœur se soit endurci ! Et comme on a dû le faire souffrir pour le changer à ce point !

— J’ai en tout à l’heure une idée lumineuse, maman, reprit alors la fillette, et c’est pour cela que je me suis tant appliquée à ma couture. N’y a-t-il pas, à Paris, des magasins de lingerie où l’on fournit du travail ? Je trouve cela très beau de travailler pour vivre, cent fois plus beau que de passer son temps dans l’oisiveté ; pourquoi ne me servirais-je pas de mes mains et de mes petits talents pour vous être utile ?

Mme Béatrix pleurait tout à fait maintenant, elle embrassa tendrement sa fille.