Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/68

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cette pauvre petite dame ; je crois qu’elle a des chagrins.

— Dame ! répétait la bonne femme, gardant pour elle le mystère qu’elle seule savait.

Au déjeuner, en dépit du poisson gratiné que le brave aubergiste avait soigné tout particulièrement, on ne mangea pas les petits garçons étaient encore fatigués ; Luce, Agathe et Agnès, qui avaient très mal travaillé le matin, n’avaient point le cœur tranquille comme il doit l’être pour que l’appétit soit bien ouvert. La raisonnable Cécile, qui, tout en ne s’affligeant pas outre mesure de la situation de sa mère, partageait néanmoins ses inquiétudes, regardait comme elle par la fenêtre, aux rideaux levés, si l’oncle Dominique n’apparaissait pas dans la cour de l’auberge, pleine de poules et de canards.

À la grande joie de mère Pascal, qui comptait les minutes, en attendant le moment où sa conscience serait enfin libre, le repas fut donc vite achevé. Sans rien ranger, laissant sur la grande table à tréteaux le couvert en désordre, elle courut chez le curé.

L’affaire ne fut pas longue ; il prit une grande enveloppe et une plume ; puis, contrefaisant son