Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/69

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écriture de sa main qui tremblait bien un peu, traça ces mots en lettres fines et déliées, pour imiter à peu de chose près une jeune main de femme :

« Monsieur de Kerdiou, à Sainte-Solange. »

Puis il cacheta la lettre et la remit à la bonne femme.

— Voilà, mère Pascal ; maintenant hâtez-vous, et surtout n’oubliez pas votre promesse de ne rien dire…

— Ah ! mon bon monsieur, vous ne me connaissez pas !

Les nuages gris dentelés roulaient dans le ciel leurs dessins bizarres : silhouette de cheval fantastique, chaînes de montagnes, géants, arbres et paysages, le tout entrecoupé de coins bleus, par où, à certains moments, le soleil lançait quelques pâles rayons sur les toits mouillés et les buissons dégouttants de pluie. Sous son grand parapluie rouge, cependant, mère Pascal bravait pluie et soleil, et ses pieds cuirassés de sabots s’enfonçaient lourdement dans les chemins pleins de boue qui menaient du presbytère à la maison des sapins où logeait M. Dominique.

La voilà arrivée ; il n’y a personne sur la route,