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Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/72

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— À mon avis, dit Mme Crispin, ce sont les anciens maîtres du nègre, sans doute.

— Au mien, ajoute Mlle Pélagie, ce sont sûrement les enfants et la femme de cet homme mystérieux, qui vit sans doute séparé de son épouse…

— La petite dame paraît-elle heureuse, madame Pascal ? interroge Mlle Sauge.

— Ça dépend… Elle le paraît, et elle ne le paraît pas ; on ne peut jamais connaître au juste la pensée des gens.

— Assurément, répond M Lanne.

— C’est drôle que vous ne sachiez rien, madame Pascal, dit Mlle Sauge. Si la jeune dame était descendue chez moi ; si seulement elle y était venue, soit pour une commande, un fortifiant à l’usage des enfants, soit pour m’acheter de ce sirop que je fabrique avec la menthe sauvage, je vous assure que j’en aurais connu sur elle plus long que vous.

— Il est des moments dans la vie, mademoiselle Sauge, où l’on doit savoir tenir sa langue, répond la mère Pascal avec dignité ; et moi, j’aime la discrétion avant tout.

— La discrétion ?… s’écrient toutes les voix. Tenir sa langue… Vous savez donc quelque