Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/74

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Qui eût pu l’arrêter sur cette pente ? Mère Pascal y glissa comme y eussent glissé beaucoup d’autres. Elle raconta tout ce qu’elle savait ; elle n’omit rien et servit ce régal à ses bonnes amies comme l’écho d’une confidence de Mme Béatrix.

Bientôt après, les commères, rajustant leurs bonnets et fermant leurs parapluies à la faveur d’un rayon de soleil passager, s’éparpillèrent dans le village, vers la boucherie, vers l’herboristerie ou le magasin du barbier, le cœur encore tout ému, et plus intriguées que jamais par les étranges allures de M. Dominique.

Mère Pascal, agitée, troublée, sentant ses torts sans vouloir s’y arrêter, l’esprit tendu, rentra à l’auberge. Il y avait grand bruit au premier étage. Le léger trottinement du petit Bob eût ébranlé le plancher flexible ; aussi, quand tous les enfants y couraient en faisant de grands embarras, était-ce une véritable oscillation.

Voilà ce qui était arrivé. Après avoir mûrement réfléchi, après avoir longuement calculé avec Cécile que M. Dominique serait maintenant venu, s’il avait du se laisser ébranler par la lettre de sa sœur, Mme Beatrix avait décidé le départ immédiat, afin qu’on pût être à Paris dans la nuit.