Aller au contenu

Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

n’accompagniez pas votre libéralité d’une caresse, parfois très tendre, tout au moins d’une bienveillante parole, qui est alors pour le bon animal un surcroît de bonheur… Il serait affligeant pour votre pauvre sœur de recevoir cette aumône humiliante, sans même la marque de sympathie que vous accordez à votre chat noir.

Voilà ce que dit au cœur de notre ermite une voix ténue et persistante, qui ne veut pas se taire, et qui, toute tenue qu’elle soit, le force d’ouvrir son portefeuille et de mettre la main à la plume pour écrire.

Et il écrit :

« M »

De quoi va-t-il faire suivre cette majuscule ? Va-t-il dire : Madame ; va-t-il dire : Ma chère Béatrix.

Telle est la question.

« Madame », ce serait bien ridicule de la part d’un homme qui, repentant d’un manque d’égards, consent à rendre un grand service à sa sœur, qu’il a offensée ; et « ma chère Béatrix », ne serait-ce pas abdiquer toute la règle de conduite qu’il s’est imposée ?