Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/89

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— Mais pourquoi pas ?… Oui, pourquoi pas ? se dit-il tout à coup. Béatrix n’a-t-elle pas le cœur le plus parfait qu’il soit donné d’avoir ? Pourquoi n’irais-je pas dans cette auberge où elle a conduit sa lignée ? Pourquoi n’irais-je pas lui pardonner ses fautes involontaires et imaginaires ? Pourquoi ne lui rendrais-je pas mon affection ? Mon cœur bien examiné, je hais tout le genre humain…, mais pas elle…

Et, aux regards ahuris de Cresphonte, M. Dominique titre d’un placard un large chapeau tant soit peu démodé, s’en coiffe, saisit une canne, compatriote du nègre ; son portefeuille, et sort !!!

Mais il arrive justement qu’à cette heure, les petits paysans sortent de l’école ; ils bourdonnent comme une ruchée d’abeilles, ils se battent ou bien ils chantent, et, tout en occupant ainsi les loisirs de leur promenade, gagnent la porte de M. Dominique, qui franchit au même instant le seuil de sa demeure.

C’est d’abord un grand ébahissement parmi les enfants, dont bourdonnement, chants et batailles s’arrêtent net pour faire place à un silence prolongé ; puis les chuchotements viennent ; chez