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Page:Yver - Monsieur Dominique.djvu/95

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avant-hier, reprend la vieille, un peu rassurée par le semblant de bienveillance qu’a montré M. Dominique, et je l’ai gardée, je l’ai lue, je ne l’ai mise qu’hier chez vous, monsieur. Ah ! ne me dites rien, je suis trop malheureuse, Pauvre petite dame, si bonne !

Maintenant M. Dominique ne sait plus à quelles pensées s’abandonner. Pensées de colère envers la bonne femme coupable, ou bien pensées de miséricorde en l’entendant avouer si humblement sa faute ? Du reste, toute cette histoire est pour lui très vague ; il ne comprend pas la vérité d’une façon bien nette ; il entrevoit seulement que sa sœur a été victime d’un malentendu, et avec un grand sang-froid, il demande à la mère Pascal de plus amples explications.

Alors, sous le dévorant soleil de midi, qui dessèche tout alentour et inonde d’une blanche et éblouissante lumière la route crayeuse, la bonne femme fait son récit, l’aveu complet de sa faute, qu’elle mêle de ses larmes, pendant que M. Dominique, inaccessible aux brûlants rayons de l’astre royal, l’écoute debout, immobile, sans un mouvement, dans l’inaltérable placidité de son calme.